Nope

OFNI (Objet filmique non identifié)

Kezako ?

Dans un village reculé de Californie, Otis James Haywood, éleveur dans une ferme léguée de père en fils, est témoin de phénomènes étranges après le changement soudain du comportement de ses chevaux et la mort mystérieuse de son père.

La critique d’Eugénie – 9/10
♥ Coup de cœur

Il y a des films, rares, qui arrivent non seulement à nous faire une très forte impression sur le moment, mais conservent aussi une immense part de mystère, même des années après. Des films comme Shining de Stanley Kubrick, où, bien qu’en comprenant parfaitement l’histoire, je savais que la grammaire de l’image recelait une infinité de messages que je n’avais pas pu tous saisir au premier visionnage. Que si je voulais vraiment « comprendre » ce film, j’allais devoir le regarder à nouveau, plan par plan, pour repérer toutes les propositions du réalisateur. Nope joue dans la même catégorie ! 

J’ai conscience de n’avoir capté qu’une toute petite partie de ce que Jordan Peele, le génie déjà derrière le génial Get Out et le plus discuté US, a voulu nous raconter au-delà de son scénario, et le long-métrage s’annonce déjà comme une mine d’or pour les tous les cinéphiles férues d’analyse vidéoludique. En plus d’un sous-texte évidemment politique et culturel interrogeant à nouveau la place des noirs dans la société des USA, Nope est de ces objets filmiques hors normes, oserais-je le dire, un OVNI, qui déconstruit tous les codes du genre de la SF, du film d’alien, mais aussi de l’horreur.
Le long-métrage nous prend systématiquement à revers pour ne jamais nous montrer ce à quoi on s’attend, et s’impose par des propositions follement originales, mais jamais sorties de nulle part. Entre ses choix très marqués de décor, sa lumière, sa structure chapitrée selon les noms des chevaux et le mélange surprenant de musique western et futuriste, Nope se pare non seulement des vertus d’un film réfléchi, mais propose aussi du grand spectacle par une réalisation maîtrisée, imposant son lot de plans iconiques.

Une expérience à définitivement vivre en salle pour profiter pleinement de ses nuances, entre angoisse, tension, questionnements, et même quelques incursions du côté de l’humour – même si sa meilleure vanne vient de son titre québécois : « Ben non » (premier degré 😂).


Réalisé par Jordan Peele
Avec Daniel Kaluuya, Keke Palmer, Steven Yeun, Brandon Perea etc.
USA – Science-fiction, Horreur, Thriller
Sortie en salle : 10 août 2022
Durée : 2h 10min 


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