Armageddon Time

Cinquante nuances de Gray

Kezako ?

L’histoire très personnelle du passage à l’âge adulte d’un garçon du Queens dans les années 80, de la force de la famille et de la quête générationnelle du rêve américain.

La critique d’Eugénie – 7/10

Présenté en compétition lors du festival de Cannes, James Gray signe avec Armageddon Time son film le plus personnel.

Fortement inspiré de son enfance, le réalisateur revient sur l’histoire d’une famille d’origine juive dans les années 80 et se sert d’un portrait intime pour mettre en abîme l’évolution de la société américaine pré-reaganienne. Une démarche qui en soi, n’a rien d’innovante ni d’originale, mais qui fonctionne ici par la justesse et la simplicité de son propos.

Esthétiquement, le film est un sans-faute qui témoigne à chaque plan de l’amour de James Gray pour la grosse pomme, mais aussi pour la (dé)composition de la cellule familiale. Le grain de l’image, au-delà d’ancrer parfaitement le récit dans son époque, se dote d’une palette automnale, où les moments de tendresses et de rêveries apportent, comme un tableau de Kandinsky, des touches de couleurs tranchant avec la morosité ambiante et le fatalisme des personnages.

Des personnages tous touchants à leur manière, profondément imparfaits et superbement interprétés par l’ensemble du casting ! On ne saurait ici décerner de mentions à seulement quelques noms tant tous transcendent l’écran.

Mais si certains spectateurs sauront s’identifier aux protagonistes, la nature très autobiographique du long-métrage en rebutera d’autres.
De même, le regard sur la cristallisation de l’écart sociétal au États-Unis s’inscrit dans une démarche très auteurisante, pouvant être perçue comme cliché par une partie de l’audience.

Et de fait, si Armageddon Time n’est pas une œuvre devant laquelle on s’ennuie malgré ses deux heures, elle n’est pas non plus des plus palpitantes. Son appréciation reste donc, à l’instar de son approche, très personnelle.

En définitif, malgré la qualité de l’exécution, Armageddon Time n’est pas le genre de film qui laissera forcément une marque indélébile dans les mémoires des spectateurs, quand bien même elle prend racine dans celle de James Gray.


Réalisé par James Gray
Avec Anne Hathaway, Anthony Hopkins, Jeremy Strong etc.
USA – Drame
Sortie en salle : 9 novembre 2022
Durée : 1h 55min 


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