Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?

Lady Paname

Kezako ?

4 comédiens donnent vie à 35 personnages tous plus drôles et attachants les uns que les autres. Ils dansent, chantent et nous embarquent dans une euphorie communicative, au travers de l’histoire vraie, fascinante et inspirante de Léonie Bathiat, alias Arletty.

La critique d’Eugénie – 9/10
♥ Coup de cœur

Le 15 avril 2022 – Un vendredi soir, un petit théâtre et une salle pas toute à fait pleine pour une pièce ayant pourtant reçu deux Molières en 2020 et pas des moindres. On se doute que le Covid est passé par là, mais pourtant, en sortant de la représentation, je ne m’explique pas pourquoi Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? ne fait pas salle comble !

C’est un show comme on n’en fait plus ou si peu, où l’idée d’artistes complets prend tout son sens. Jouer, chanter, danser, il n’y a rien que les quatre comédiens ne sachent faire sur scène. D’un côté, Élodie Menant tient son Arletty de bout en bout, l’accent au bout des lèvres, la gouaille à pleine bouche, avec toutes les subtilités et les nuances du personnage. Quant aux trois autres acteurs, ils interprètent à tour de rôle une trentaine de personnages, changement de costumes et de caractères inclus. Un véritable marathon rendu possible par l’intelligence de la mise en scène et l’inventivité des costumes et des décors. En résulte un rythme effréné où, à l’instar de son sujet, on repousse sans cesse l’ennui parce qu’il n’y a pas de place pour lui.

Au-delà de la performance artistique, la pièce remet aussi la célèbre Arletty sous les feux des projecteurs et permet à toute une génération de découvrir une femme étonnante, complexe et incroyablement moderne. Le long d’un chemin mouvementé, de nombreux personnages, dont certains éminemment connus, viennent graviter dans son orbite et y laisser leur empreinte, tels des fantômes-gardiens à mesure que le temps les emporte. Cette Arletty nous fait rire souvent, nous émeut parfois, et nous séduit constamment par son sens du verbe, son insolence, son énergie débordante et son irrépressible besoin de liberté, à la vie à la mort.

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Une pièce de Eric Bu et Elodie Menant
Avec Elodie Menant, Céline Esperin, Marc Pistolesi et Cédric Revollon
Mise en scène : Johanna Boyé
Décor : Olivier Prost
Costumes : Marion Rebman
Lumière : Cyril Manetta
Chorégraphies : Johans Nus
Musique : Mehdi Bourayou
Produit par : Théâtre Michel, Atelier Théâtre Actuel, La Compagnie Carinae, ZD Productions, Coq Héron Productions
Durée du spectacle : 1h30

« Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, bienvenue aux Folies Arletty ! Ce soir, je passe ma vie en revue ! »
Qui de mieux qu’Arletty elle-même pour revisiter sa vie ?
La pièce, consacrée en 2020 du Molière du spectacle musical et du Molière de la révélation féminine pour Élodie Menant, se joue au théâtre Michel jusqu’au 31 mai 2022.